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LES INCONTOURNABLES
Encadrements ministériels

Avoir une vision systémique de la situation de l’élève (doc)

Avoir une vision systémique de la situation de l’élève1

Une perception voulant que les difficultés d’apprentissage soient uniquement attribuables aux caractéristiques individuelles de l’élève a longtemps eu cours. Cette perception tend cependant à changer. Les difficultés d’apprentissage sont maintenant davantage analysées à partir d’une vision systémique de la situation de l’élève. Dans cette perspective, elles sont considérées comme la résultante de l’influence réciproque des caractéristiques personnelles de l’élève et de celles de sa famille, de son milieu social ainsi que de l’école.

La recherche démontre que le cumul des facteurs de risque augmente la probabilité d’apparition des difficultés. Ainsi, une étude réalisée par Werner souligne que « les enfants qui ont été mis en présence de quatre facteurs de risque ou plus à l’âge de deux ans (pauvreté, stress à la naissance, mésententes conjugales des parents, problèmes de santé mentale ou d’alcoolisme chez les parents) sont ceux qui ont manifesté le plus de problèmes de comportement et d’apprentissage à l’âge de 10 ans […] ».

La recherche montre aussi que certains facteurs augmentent le risque de connaître des difficultés d’apprentissage. Le fait de venir d’un milieu socioéconomique pauvre ou de vivre des problèmes affectifs en sont des exemples. Le tableau suivant présente les principaux facteurs pouvant avoir une incidence sur l’apprentissage.

Facteurs pouvant avoir une incidence sur l’apprentissage 2


Si les difficultés d’apprentissage sont liées à différents facteurs, l’intervention doit prendre en compte ces facteurs. Des recherches portant, d’une part, sur les élèves ayant des difficultés d’apprentissage et, d’autre part, sur les élèves à risque de décrochage scolaire font ressortir l’importance d’intervenir sur plusieurs facteurs à la fois.

Il ne fait aucun doute que certaines caractéristiques individuelles des élèves sont susceptibles d’avoir des conséquences sur l’apprentissage. Ainsi, des problèmes neurologiques ou génétiques peuvent contribuer aux difficultés. Un rythme d’apprentissage plus lent, des problèmes personnels, un handicap visuel ou auditif concourent aussi, parfois, au développement de telles difficultés. Il faut donc s’assurer d’offrir une pédagogie adaptée aux caractéristiques et aux besoins de chacun.

Par ailleurs, le milieu familial joue un rôle fondamental. Certaines caractéristiques telles que la pauvreté, le manque d’adhésion aux valeurs de l’école ou le faible niveau de scolarité des parents risquent d’avoir une incidence sur le développement des difficultés d’apprentissage. Cependant, une collaboration étroite entre la famille et l’école peut constituer un facteur de protection contre ces difficultés. C’est pourquoi il est important d’établir un véritable partenariat avec les parents et de les considérer comme des collaborateurs plutôt que comme ceux à qui on dit quoi faire. De cette façon, les parents peuvent être amenés à avoir une vision plus positive de l’école et à s’engager davantage.

Les intervenants scolaires ont eux aussi un impact sur l’apprentissage des élèves. Ils ont la possibilité d’influencer la réussite. Leurs interventions peuvent constituer soit un
facteur de risque, soit un facteur de protection. Ainsi, des pratiques pédagogiques adaptées aux besoins des élèves ainsi que des interactions positives et fréquentes entre enseignants et élèves sont susceptibles de créer des conditions gagnantes. Par contre, des interventions éducatives inappropriées et un mauvais climat de classe ou d’école peuvent contribuer à augmenter les difficultés.

1- MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DIRECTION DE L’ADAPTATION SCOLAIRE ET DES SERVICES COMPLÉMENTAIRES,
Les difficultés d’apprentissage à l’école : cadre de référence pour guider l’intervention, 2003, pages 10 à 12.
2- MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DIRECTION DE L’ADAPTATION SCOLAIRE ET DES SERVICES COMPLÉMENTAIRES,
Les difficultés d’apprentissage à l’école : cadre de référence pour guider l’intervention, 2003, page 11.


 
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